Jésus et sa gratte, ça démange
Je suis muet d'admiration (à moins que ce ne soit d'aberration) devant ce mouvement que certains médias (La Croix, Le Figaro pour ne citer qu'eux parmi mes références) essaient de nous vendre comme étant "à la mode" (vous savez, comme la tecktonic ©® a été à la mode durant environ 18 minutes et trente secondes), je veux parleur de ce mouvement de masse qu’est le « rock chrétien ».
Ne cherchez pas plus loin que dans l’union de ces deux mots un bel oxymoron (26 points au scrabble !). La secte de Djizeuss (1) qui durant des décennies a tenté d’interdire la « musique du diable » a donc compris que les mélomanes étaient dans ce monde plus nombreux que les crédules (Ô joie !), et tente d’intégrer ce virulent et jouissif mouvement, pour le décridibiliser de l’intérieur… Enfin, c’est un raccourci hâtif car tous ne semblent pas prêts à se convertir aux décibels (raisonnables décibels, jouées en blazer, et bien coiffé, faut pas déconner). Fallait voir la centaine d’intégristes obscurantistes faire sept fois le tour du Zénith Oméga de Toulon cet été, pour empêcher la venue du mal incarné, Marylin Manson himself…
Je pense que Bill Haley, Fats Domino, Little Richard ou Elvis Presley, rois-fondateurs de ce mouvement musical de révolte et de provocation devant l’ordre établi, se retourneraient dans leurs tombes devant ces gogos minets gominés se réclamant de leurs héritages, eux qui ont été accusés de tous les maux par les pasteurs et curetons qui, dans les Etats-Unis des années 50, n’avaient rien d’enfants de choeur (à part peut-être un peu de caca sur le gland… Non je peux pas écrire ça ? Si, si…).
Et, je pense qu’aucun gratteux digne de ce nom ne me contredira, tout rocker qui se respecte trouve l’inspiration auprés d’une substance dont il est dépendant : alcool, cannabis et plus encore cocaïne, héroïne ou Lucy in the Sky whith Diamants… Les plus grands en ont usé et abusé, transmettant dans leurs proses, leurs rimes, leurs instruments les conséquences hallucinatoires et dramatiques de ces mélanges qui révèlent autant leurs talents qu’ils réduisent leurs durées de vie moyenne… Ce n’est pas mon meilleur argument, car l’on peut toujours arguer que Jésus est lui aussi, pour certains, une « substance » (à même titre que le Zyklon B, par exemple) et, pour d’autres, à l’origine de bien des réductions et de réductions de durées de vies…
Allez, rendez-vous pour un prochain pogo sur ces belles paroles : « Nathalie, mon amour des JMJ, seras-tu, comme moi, au pèlerinage de Chartres, Natahalie, ne dis pas non au messie, grâce à qui nos deux vies se détartrent… » (2)
Z.
(1) Devant les réactions que j’espère outrées de certains culs bénis et autres grenouilles de bénitiers, je mets ici la définition de secte par la Commission d'enquête sur les sectes (rapport remis à l'Assemblée en décembre 1995) :
« Groupe visant par des manoeuvres de déstabilisation psychologique à obtenir de leurs adeptes une allégeance inconditionnelle, une diminution de l'esprit critique, une rupture avec les références communément admises (éthiques, scientifiques, civiques, éducatives), et entraînant des dangers pour les libertés individuelles, la santé, l'éducation, les institutions démocratiques. »
Comparez ça avec l’histoire du catholicisme en général et de la chrétienté en particulier, vous verrez… La commission prend soin d’ajouter pour ceux qui seraient un peu durs de la feuille : «Elle a été consciente que ni la nouveauté, ni le petit nombre d'adeptes, ni même l'excentricité ne pouvaient être retenus comme des critères permettant de qualifier de secte un mouvement se prétendant religieux : les plus grandes religions contemporaines ne furent souvent, à leurs débuts, que des sectes au nombre d'adeptes réduit »
(2) http://www.youtube.com/watch?v=jG9BTbUl81c Vas-y Seb, tu ne t’en remettras pas !!