Tribunal des flagrants délires : accusé Desproges, levez-vous!

Publié le par Kro - Niwo - Zorro - Evreybodo...

Françaises Français, Belges belges, internautes internattes, googler égaré, scatophile perdu, mon président mon chien, monsieur l'avocat le plus bas d'Inter, mesdames et messieurs messieurs les soi-disant jurés, public chéri mon amour,
Bonjour ma colère, salue ma hargne et mon courroux, coucou!
Comment ne pas commencer ce réquisitoire sans une minute de silence, à la mémoire de ce trublion tourbillon d'humour acerbe et à Croates, dont les piques quasi punk à l'époque égratignaient avec autant de pertinence les plus grands de ce monde - surtout ceux dont les noms s'achevaient en "iste", socialistes, communistes, humoristes, fascistes, dentistes, etc - comme les plus ingrates raclures de bidets qui peuplaient déjà ce bas-monde. Comment ne pas se taire une minute?
Bah en continuant à parler. Ce que je m'empresse de faire, Dieu me tripote, merci mon dieu, sous vos yeux ébahis.
L'accusé Desproges est coupable. L'abus de mots de quatre syllabes inaccessibles au footballeur moyen dont les mi-temps interminables font d'eux de piètres minables-intermittents lui fut finalement fatal. Même si les tristes sires de la médecine, plus occupé à vendre des cachets et à ainsi augmenter le leur qu'à soigner de pauvres erres en souffrance, ou au moins à abréger celles-ci à défaut de n'être doué à la chasse au crabe, ont évoqué un banal cancer, les connaisseurs savent bien que cet homme ne pouvait être ainsi occis.
Des études scientifiques ont démontré que l'abus de riche vocabulaire, lâché certes nonchalamment mais de manière fort talentueuse avec un débit de mitraillettes (les seuls armes qu'il eut jamais accepté fussent celles qui sortaient des dictionnaires, ces gros livres qu'aujourd'hui les adolescents téléphages abrutis n'ouvrent plus que pour voir si on y trouve les mots "bites" "couilles" et "nichons", alors que chacun sait qu'ils y sont, tout comme cucurbitacés ou hydrocéphales) réduisait d'autant la durée de vie. Des études scientifiques je vous dis, qui expliquent pourquoi Desproges, Rimbaud, Brel ou Brassens n'auront jamais connu les joies d'être sexagénaire alors que nos amis politiciens finissent en vaillants sénateurs nonagénaires, pillant jusqu'aux pissenlits les ors de la cinquième République elle-même vacillante quinquagénaire, ne rechignant pas à l'inutilité la plus absolue, plus encore que les députés, ministres, teintures pour chiens ou sextoys pour frigides.
Dans des phrases dithyrambiques et interminables dont la retranscription à l'écrit les rend aujourd'hui inaccessibles à l'internaute moyen, qui tomberait à leur lecture au champ du déshonneur de la recherche basique du sujet - verbe - complément, seule formule accessible à l'encarté UMP, l'accusé a traîné dans la boue radiophonique des dizaines de pauvres erres tout à fait innocents et qui se demandent encore aujourd'hui ce qui a bien pu leur valoir ces flots abject d'ignominies à la syntaxe domptée, voire domestiquée, mais pullulant d'odieux clabaudages, d'outrancières circonvolutions voire de grivoiseries obscènes qui aujourd'hui encore, plus de vingt ans après les faits, salissent encore la mémoire de saints (ils sont pas morts, eux? Ah merde)  tels que Jacques Séguéla, Jean-Marie Le Pen, Dorothée, Poivre d'Arvor ou Jean D'Ormesson.
Qui plus est, qui plus est, notre accusé a eu l'indécence de mourir à même pas cinquante ans, alors qu'il aurait dû nous éclabousser encore de sa verve, avec un v comme dans "Viens m'emplir profondément l'esprit de ta grosse verve turgescente", encore quelques décennies. Au lieu de cela, monsieur se bidonne dans les allées du père Lachaise aux côtés des Molière, Balzac, La Fontaine, Baudelaire, Courteline, Colette, Proust, Eluard, Musset ou Oscar Wilde, excusez du peu. Il y a là aussi une belle ribambelle de politiques mais ce ne sont pas ses meilleurs amis. Quant à Jim Morrison, personne ne comprend ce qu'il fout là, pas même lui-même qui cherche à longueur de journée à "s'évader, à passer de l'autre côté".
Il se bidonne d'autant plus, le Desproges, quand il s'aperçoit que, depuis vingt ans que monsieur Cyclopède nous a quittés, la "haine ordinaire" n'a de cesse que d'être chaque jour plus édulcorée. Timsit a subi un procès pour une blague sur les trisomiques, idem pour Dieudonné qui a balancé joyeusement sur les extrémistes juifs, qui méritaient pourtant au moins bien ça. Qui aujourd'hui pourrait sortir les vacheries desprogiennes sur les juifs, les arabes, les cathos, les noirs, les blancs, les jaunes, les homos, etc. sans l'enrober de mille précautions sémantiques, sans risquer une mise au pilori médiatique, un procès une fatwa, sans engager sa carrière? L'accusé se marre dans son cimetière, en voyant qu'il nous reste Laurent Gerra ("Tabernacle! J'suis votre amie Céline et j'va vous raconter l'histoire de Couillu le caribou", hilarant) et Jean-Marie Bigard ("chatte, bite, couilles, poils, j'ose le dire. J'suis pote avec Sarko, il m'a emmené rencontrer le pape ; non, ça c'était pas une blague, pourquoi vous riez?", désopilant).
Alors oui mesdames et messieurs les jurés, Desproges est coupable, coupable d'être mort il y a vingt ans, et je propose qu'il soit de ce fait condamné à ressuciter, ce qui à l'heure de Sarkozy, Carla, Ségolène, Houellebecq, Star Académy, le règne liberticide du politiquement correct et Qui veut gagner des millions serait pour lui la plus terrible des peines, celle que beaucoup d'entre nous avons tant de mal à supporter aujourd'hui. Surtout sans lui.
Z.
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W
Beau boulot!
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A
excellent !!!
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C
EXCELLENT! Superbe article, et vive Desproges!
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S
EXCELLENT !!!<br /> <br /> On croirait lire du Desproges, bravo mon fils, tu es beau.<br /> <br /> (tiens, ça n'a rien à voir mais j'ai "JFK" en lettres à recopier pour valider mon message)
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N
bravo!!!!!!!
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